Un jeune escroc rencontre un escroc plus âgé, qui lui propose un coup juteux. Il s'agit de revendre une planche de neuf timbres de très grande valeur à un homme d'affaires corrompu. Bien sûr les timbres sont faux. Mais il faut faire vite, et tout semble trop simple... Alors, qui arnaque qui ?

Après Mundo Grua et La Cienaga, voici venir sur nos écrans un nouvel objet cinématographique argentin de qualité. Construit sur un scénario habile, les neuf reines se situe dans la lignée des films d'"arnaque", un genre universel dans lequel les Américains sont passés maîtres. On se souvient bien sûr de l'arnaque de George Roy Hill, mais aussi des très brillants Engrenages et La prisonnière espagnole de David Mamet, qui fonctionnaient sur de belles idées scénaristiques basées sur la manipulation des personnages et du spectateur. Les neuf reines bénéficie de ce scénario brillant, qui est à la fois le point fort et le point faible du film : cette mécanique très bien huilée, pleine de rebondissements et d'humour, manque un peu d'originalité, de personnalité, voire d'arrière-plan social. Fabian Bielinski n'a peut-être pas non plus la cruelle froideur de Mamet.
Mais qu'il soit le moins intéressant des films argentins récemment sortis en France n'empêche pas que l'on passe un excellent moment en compagnie de ces petits escrocs escroqués. A voir donc.

Laurent Goualle, vu en 2002
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