Spider
2002
Canada
Réal : David Cronenberg
avec : Ralph Fiennes, Miranda Richardson, Gabriel Byrne.
1H38
couleurs

 

Après un long séjour en hôpital psychiatrique, un homme retourne sur les lieux de son enfance. Il tente peu à peu de reconstituer ce passé qui l'a semble-til détruit.

1.
David Cronenberg
est, avec David Lynch, un des seuls réalisateurs à oser donner corps à nos folies et nos phantasmes par le biais du cinéma. Dans Spider, c'est le passé qui se matérialise devant nos yeux et devant ceux de Spider, spectateur au même titre que nous d'un drame de son enfance. Un passé d'autant plus étrange qu'il est reconstruit par un psychotique. Dans un cadre urbain sordide, les "faits" se recomposent peu à peu au fur et à mesure que Spider tisse sa toile. Mais la vérité que nous découvrons est plus complexe qu'elle n'en a l'air.
Spider est une des oeuvres les plus maîtrisées, les plus austères aussi, du réalisateur, qui fait ici dans l'épure pour entrer dans le monde de la folie. Malgré tout, certains aspects du film déçoivent, en particulier le scénario, qui manque un peu d'originalité et de complexité. On a très vite un doute sur la validité des images mentales du personnage principal, magistralement interprété par Ralph Fiennes, et la fin ne nous surprend pas. Une petite déception pour un film parfaitement réussi par ailleurs, et qui ne remet pas en cause toute l'admiration que j'ai pour le réalistateiur de Videodrome et d'eXistenZ.

Laurent Goualle, vu à Pau au Méliès en 2002