Après
un long séjour en hôpital psychiatrique, un homme retourne
sur les lieux de son enfance. Il tente peu à peu de reconstituer
ce passé qui l'a semble-til détruit.
1.
David Cronenberg est, avec
David Lynch, un des seuls réalisateurs à oser donner corps
à nos folies et nos phantasmes par le biais du cinéma.
Dans Spider, c'est le passé qui se matérialise
devant nos yeux et devant ceux de Spider, spectateur au même titre
que nous d'un drame de son enfance. Un passé d'autant plus étrange
qu'il est reconstruit par un psychotique. Dans un cadre urbain sordide,
les "faits" se recomposent peu à peu au fur et à
mesure que Spider tisse sa toile. Mais la vérité que nous
découvrons est plus complexe qu'elle n'en a l'air.
Spider est une des oeuvres les plus maîtrisées, les plus
austères aussi, du réalisateur, qui fait ici dans l'épure
pour entrer dans le monde de la folie. Malgré tout, certains
aspects du film déçoivent, en particulier le scénario,
qui manque un peu d'originalité et de complexité. On a
très vite un doute sur la validité des images mentales
du personnage principal, magistralement interprété par
Ralph Fiennes, et la fin ne nous surprend pas. Une petite déception
pour un film parfaitement réussi par ailleurs, et qui ne remet
pas en cause toute l'admiration que j'ai pour le réalistateiur
de Videodrome et d'eXistenZ.
Laurent
Goualle, vu à Pau au Méliès en 2002
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