Un taxi à Pékin
(Xiari nuanyangyang)
Chine
2001
Ning Ying
Durée : 1h37.
Avec Yu Lei, Zuo Baito, Tao Hong

 

Loin des films luxueux qui firent connaître le cinéma de leur pays au public européen dans les années 90, les jeunes réalisateurs chinois d'aujourd'hui nous ramènent dans la ville et dans la rue, soucieux de dépeindre la vie quotidienne de leurs concitoyens, et c'est une très bonne chose : après Ronde de flics à Pékin (dont Ning Ying était déjà la réalisatrice), le Quai, Shower, L'orphelin d'Anyang, et bien d'autres, Un taxi à Pékin nous entraîne cette fois dans les immenses artères de la capitale chinoise, entre les grandes barres d'immeubles, les quartiers déshérités et le périphérique. Dans une ville qui semble perpétuellement en chantier, on suit l'itinéraire d'un jeune chauffeur de taxi, amateur de jolies filles, survivant tant bien que mal dans une jungle ou personne ne se fait de cadeaux.
En passant sur
quelques (rares) effets esthétiques un peu gratuits rappelant Wong-Kar-Wai, et un début un peu maladroit, on se passionnera pour les instantanés de la vie grouillante de Beijing : la réunion du comité populaire, les chauffeurs de taxi au bain, les mariages blancs, la détresse des ruraux fraîchement arrivés à la capitale, l'irruption d'un capitalisme qui ne veut pas dire son nom, les petites bandes mafieuses, et enfin le superbe moment surréaliste de la gymnastique matinale dans un parc, auquel assiste notre héros, mal réveillé.
Une nouvelle preuve, s'il en faut, de la vitalité du jeune cinéma chinois.

Laurent G., vu en mars 2002 au cinéma Le Méliès, Pau

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